Il s’agit d’une fontaine que la tradition orale qualifie de « miraculeuse ». Sa forme l’apparente aux bonnes fontaines et aux fontaines à dévotions qui sont nombreuses dans notre département. Certaines pourraient être datées de l’époque celtique. Celle-ci peut donc avoir été construite quelques centaines d’années avant Jésus-Christ. Le terme de « miraculeuse » est à rapprocher de « sacrée » et de « bénéfique ».
La pureté de sa conception laisse à penser qu’elle n’a subi aucune modification, comme si elle était restée figée en l’état, abandonnée, puis tombée dans l’oubli avant la christianisation. Sa forme ovale en pierres taillées est recouverte partiellement. Elle est suivie d’un caniveau lui-même ovale. L’ensemble suggère le symbole de l’infini…
Elle se situe sur une parcelle communale, enclavée dans une parcelle privée. Elle est la destination unique d’un chemin public qui part du centre du bourg. La parcelle sur laquelle elle se trouve est talutée sur deux côtés, comme pour contenir sur cet espace un groupe de personnes. On peut donc imaginer une assemblée de villageois venant là pour accomplir un rite. On imagine l’homme encore primitif désireux de parler à l’au-delà à travers la limpidité virginale de son eau, élément nourricier, fécond et revivifiant.
Sa contemplation permet de s’immerger dans le passé et de communiquer aux générations futures l’intérêt de la transmission.

Don à la commune des Billanges. Année 2022